Atelier J3 « Cuisine et gouvernance partagée »

Nom de l’atelier : Atelier sur la coopération en cuisine

Date et heure : samedi 16 juillet, 10h45

Nom du proposeur : Timothée

Participants : Estelle, Laurence, Manon, Emma, Audrey

Eléments clés :

Qu’est-ce que c’est le “nous” ?

Passer du JE au NOUS

Etape de la vie du NOUS : pseudo-Nous, Nous symbiotique, Nous conflictuel, Nous mature

Verticalité, horizontalité, profondeur. Image de la planche à voile.

Relation au pouvoir : est-ce que j’exerce un pouvoir sur ou un pouvoir de ?

Expériences extrêmes du pouvoir vertical (dictature d’un seul) et du pouvoir horizontal (dictature du groupe sur les individus). Trouver un meilleur équilibre qui tire parti du positif des 2. Pouvoir décentralisé. Réhabiliter les autres intelligences (sensible, instinctive, émotionnelle) pour mettre ces indicateurs au centre. S’ajuster.

Des liens invisibles entre chaque partie. Tout est interdépendant. Notre équilibre individuel joue sur tout le reste.

Monde de la cuisine : schémas très hiérarchisés. Acceptable parce que je ne connaissais que ce modèle-là. De fil en aiguille, j’ai été amené à diriger. Pas très à l’aise de donner des ordres. Comment fonctionner autrement pour toutes les problématiques qu’il peut y avoir en cuisine (temps, service en salle, équipe qui veut apprendre, …) ? Donner des ordres = avantage efficacité, mais me pose question.

“Il m’est arrivé de travailler avec des assos, sur des festivals, en faisant à manger pour 500 - 1000 personnes”. Je présentais le programme, les différentes tâches à faire et en proposant que les personnes choisissent là où elles souhaitaient aller. Mais reste un pilier en cuisine tout de même. Cette pièce centrale est-elle toujours nécessaire ?

Ordonner —> coercitif // transmettre —> consigne, conseil avisé, expérimentation

Dépend de la posture et de la légitimité que l’on se donne

Même si on fait de la gouvernance partagée, il y a beaucoup de cadre et certaines personnes le tiennent. A l’intérieur du cadre, on produit des choses qui vont peut-être en sortir, mais s’appuient dessus. Ne leur donne pas du pouvoir sur nous.

2 camps climat. 1ère année : référents, avec une qui était en cuisine et une équipe de bénévoles spécifique. Très descendant. 2e année : autogestion, il n’y avait plus de pilier, que des bénévoles en équipes tournantes. Il y a eu des gros micmacs, notamment un jour où on n’a pas eu assez à manger, des choses que l’on a dû jeter.

Perte d’énergie, gaspillage.

J’ai vécu aussi des fonctionnements autogérés où tu y vas, mais tu n’as pas les infos dont tu as besoin et du coup tu ne sais pas où te mettre.

Importance des rôles : décorréler le faire du “s’assurer que ce soit fait”.

Imaginons que nous devons préparer la cuisine pour 3 jours, pour 50 personnes, la semaine prochaine. Avez-vous une idée des différentes choses à faire et ce que cela représente ?

Ecolieu Find Horn : en autosuffisance. Chaque jour se réunissent pour définir qui va préparer la nourriture. Idée sous-jacente de “comment je nourris les autres ?”. Très ritualisé, c’est pas juste faire à manger. Une 100aine de personnes vivent sur le lieu.

D’abord on a une intention : comment on va nourrir ces gens ?

Mêmes tâches qu’à la maison, mais pour une “grande famille”

Intention du groupe et intentions personnelles. Dire quel rôle et quelle implication.

Lister les tâches récurrentes, les besoins que l’on a pour remplir la mission. Définir des rôles. Décorréler les rôles des personnes. Ensuite positionnement des personnes dans les différents rôles (volontariat, élection sans candidat, nomination par le 1er lien). Permet de faire émerger des rôles originaux (ex soin du groupe).

Imaginons que nous sommes une entreprise, un traiteur. Fournisseurs. Structure qui accueille. Elaboration des menus. Préparation des repas. Service. Plonge. Nettoyage. Calcul des coûts de revient. Choix des prix (pension complète par exemple).

La répartition des rôles amène-t-elle à une gouvernance plus partagée ?

Simplifier la nature des rôles : “faire la vaisselle” plutôt que “plonge”, pour sortir des schémas habituels. Une personne peut avoir plusieurs rôles.

Moi je “travaille ensemble”, je ne “travaille pas pour”. Chacun exprime sa demande, ses souhaits, et on trouve un équilibre. On a du mal à se rendre compte de ce que c’est de faire à manger pour un groupe comme cela. Je facture 38€ par journée pour les 3 repas. On ne se rend pas compte de ce que cela fait. La nourriture passe en 2d, voire en 3e. Alors que c’est fondamental. Indispensable, mais qui doit être accessible.

Que mets-tu en conscience dans ta façon de nourrir les gens ?

Ce lien que l’on a à la nourriture est étonnant, celui que l’on a aux personnes qui sont en charge de l’accueil aussi. Invisibilisés. C’est lié au fait que pour nous, à l’intérieur de nous, ce n’est pas vraiment important, c’est 2aire. Les personnes qui font les lits, qui nettoient les toilettes, qui font à manger, qui cultivent, etc prennent soin de nous. Idéalement je rêverais d’une harmonie entre les 2. Je reçois autant que je peux donner. Quand on sors de la matinée de séminaire, on discute beaucoup, besoin d’évacuer, on va se servir au buffet sans regarder, en continuant de parler. On passe à côté de quelque chose. Le corps ne reçoit que la moitié des infos. La vue des aliments nourrit déjà le corps. On mange vite, donc plus, on essaie de remplir. Impact sur la digestion et sur ce que l’on consomme. Avec une meilleure écoute de soi, on est capable de soigner beaucoup de choses en amont. Respect de soi peut avoir un impact sur le respect de la planète.

Prochains pas ensemble :

Envie de proposer pour ce midi un temps de centrage, en silence, en pleine conscience.

Spirituellement, le fait de remercier avant de manger est hyper important. Même en mangeant quelque chose de fade, le corps intègre que c’est positif de pouvoir manger.

J’ai vécu dans un autre pays pendant plusieurs mois. La tradition, à chaque repas, était de remercier chaque personne après le repas.

Tour de débrief :

Je me sens bien. Je retiens que l’on peut occuper tous les postes, mais c’est la manière dont on se positionne. Pouvoir sur / pouvoir de. L’intention qui est primordiale. J’essaie toujours de faire les choses avec cœur. Aide à être dans le donner - recevoir.

Gratitude pour les échanges. Je retiens le besoin d’harmonisation avec la cuisine. Que dans le quotidien cela devienne quelque chose de central. Me donne envie de faire quelque chose à chaque repas, pour faire du lien.

J’apprends beaucoup, j’apprécie beaucoup de ce temps de parole. J’aime beaucoup le fait d’avoir l’occasion de participer à ce temps avec vous. Met du sens dans ma place ici. J’aimerais être intégrée dans cette horizontalité.

Je ne m’attendais pas à ce que l’on se retrouve autour d’une table pour discuter. Fait de l’écho avec un autre atelier qui était sur “comment faire pour amener la GP dans des contextes non initiés ?”. Rigolo cette rencontre entre 2 thèmes. Proposer un petit temps sur comment on arrive dans cette pièce ce midi, comment entrer en conscience.

Beaucoup d’émotion. Ce que tu as partagé sur ta façon de cuisiner, sur la conscience que tu mets sur la façon de nourrir. Les larmes aux yeux. J’ai beaucoup aimé cet échange. Je m’attendais à quelque chose où tu allais nous donner et j’ai le sentiment de vous avoir donné aussi. PPP : demander aux JDN pour le prochain campus de constituer un cercle, un groupe, qui viendrait avec toi en cuisine.

Nourrie. Centralité de la nourriture. Idée de visibiliser les rôles en début de campus : les rôles de cuisine, les rôles d’Izariat. Voire avoir les personnes au début dans le premier temps pour qu’elles soient dans le champ de conscience.